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UNIVERSITÉS : « C'EST UNE GRANDE INJUSTICE » LES UNIVERSITÉS DÉNONCENT UN DECONFINEMENT TARDIF

Dans son discours du 24 novembre 2020, le Président de la République Emmanuel Macron a déclaré que les universités seraient les derniers établissements recevant du public à pouvoir ouvrir, au mois de février 2021. La nouvelle a été perçue comme un abandon…



by Louise Cordier



Déception totale pour les universités. Le 24 novembre 2020, elles ont appris qu’elles seraient les derniers établissements publics à rouvrir leurs portes en Février 2021. En effet, si le nombre de contaminations par la Covid-19 passe sous la barre des 5.000 par jour d’ici le 15 décembre, les restaurants et les bars devraient pouvoir recommencer à accueillir du public. C’est une bonne nouvelle pour eux, mais une décision inexplicable pour les universités. Le nouveau directeur du DUT information-communication option journalisme de Vichy, Samuel Cuisinier Delorme, donne son ressenti “Je pense qu'il est nécessaire de rouvrir les universités dès janvier, si le contexte sanitaire le permet, bien sûr.”.


Pour les chefs d'établissements, c’est une situation impensable voire dangereuse pour les jeunes. « Partout, on entend parler d'étudiants qui décrochent, d'étudiants dépressifs de plus en plus nombreux…” , s’inquiète l’enseignant avant de poursuivre “Il risque d'y avoir de réelles conséquences psychologiques sur ces jeunes qui se retrouvent isolés et qui sont très clairement en souffrance.”, regrette le directeur. “Les études participent à la sociabilité : il est important pour les étudiants de pouvoir se retrouver, pouvoir échanger entre eux et avec leurs enseignants... Dans le respect des règles sanitaires, évidemment!”


Les jeunes, eux, expriment leur combat pour faire face au décrochage scolaire et à la dépression sur Twitter.






Le sentiment d’injustice s’installe

Les enseignants du supérieur ne sont pas en accord avec les annonces du Gouvernement. Le Président a en effet annoncé début décembre qu’une rentrée anticipée serait possible, mais seulement pour certains étudiants. Seuls les néo-bacheliers et une poignée d’autres élèves seront pris en charge en présentiel. Les universités ne veulent pas de ces conditions, vues comme trop restrictives. Selon Samuel Cuisinier Delorme “il semblerait plus judicieux d'adapter les situations localement, en prenant en compte le niveau épidémique dans la zone concernée et les conditions d'enseignement (taille des promotions, disponibilité des locaux.)”.

L'idée d’un déconfinement par région ou par zone géographique est évoquée par les scientifiques depuis le début de la pandémie. Elle a cependant toujours été écartée par le gouvernement.


Le directeur tient également à souligner que les universités sont sûrement les endroits où les règles sanitaires sont le mieux respectées. “L'université a mis en place des protocoles stricts qui ont été respectés par les étudiants et les enseignants. Malgré cela, nous serons les derniers à revenir sur les bancs de l'école, après les lycées, tandis que les classes prépas et les BTS tournent à plein régime depuis le début du confinement.”


Il ajoute que les étudiants qui ne se retrouvent pas dans les locaux des universités peuvent très bien se réunir dans la sphère privée ou ils ne respectent sûrement pas les règles sanitaires. “Même s'il y a eu des clusters dans certaines universités à l'automne, il semblerait que les contaminations se soient essentiellement faites à l'extérieur des lieux d'enseignement, donc dans le cadre privé.”


“C'est une grande injustice” Samuel Cuisinier Delorme

Le nouveau directeur conclut tristement “ Je n'ai pas voulu devenir enseignant pour ne pas voir d'étudiants". L'enseignement, c'est avant tout une transmission, un échange intellectuel mais surtout humain. C'est, pour moi, cette interaction qui est au cœur de notre travail. “


“ Premiers confinés au printemps, derniers libérés à l’automne”

Pour mettre en avant leurs revendications, les chefs de départements Information Communication ont décidé de diffuser, sur internet, une motion de réclamation appelée sobrement "Libérer les étudiants" adressée à Frédérique Vidal. Premiers confinés au printemps, derniers libérés à l’automne” , ce sont les mots de description que l’on peut lire sur le site internet de la pétition. “ L'université ne doit pas être le dernier lieu à rouvrir ses portes ; ce n'est pas acceptable.”, martèle la tribune. La pétition, extrêmement relayée au sein de l’Université Clermont Auvergne, a déjà réuni plus d’un millier de signatures depuis son lancement le 27 novembre dernier.


Louise cordier


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